Exposition ORLAN striptease historique à la galerie Ceysson & Bénétière du 18 Février au 21 Mars 2021
- ORLAN Artiste plasticienne transmédia et féministe française
J’étais hier dans une galerie d'art de la rue du Renard à Paris et j’y regardais une grande photographie, un auto-portrait noir et blanc, d'une très jeune femme, nue. Elle se représente passant son corps au travers d’un cadre, un pied et un mollet enjambant déjà la moulure de celui-ci, la tête est passée également et ses cheveux dénoués ne masquent pas son sein. Le bras droit s’appuie sur le rebord et dans un instant tout le personnage va surgir.
La jeune femme, qui se photographie ainsi en 1964, a un nom qui aujourd’hui, comme elle le demande, s’écrit en majuscule. C’est ORLAN à 17 ans qui depuis est, en effet, largement sortie de tous les cadres, des limites que l’esthétique et la société imposent. Sa vie d’artiste nait cette année-là, et, une deuxième photo présentée juste à côté de celle que je viens de décrire montre la même jeune fille qui laisse apparaître entre ses jambes un être d’artifice, le symbole de l’artiste, qui se met au monde lui-même, qui s’enfante de sa propre volonté.
ORLAN donc.
L’art des années 60 tel qu’il était recueilli et montré par les musées à cette période ne ressemble pas ce que lançait ORLAN…. alors on regardait plutôt la peinture abstraite ou informelle qui voulait résumer la modernité. Quand on a réécrit plus tard ce que fut vraiment la création de cette période on accepta finalement l’importance des grandes figures du happening, de l’actionnisme, de la performance que furent le mouvement Gutai, Allan Kaprow, Hermann Nitsch, Carolee Schneemann, Valie Export, Gina Pane, Yoko Ono, Michel Journiac, Bruce Nauman, Marina Abramovic, et bien d’autres dont certains apparurent à Paris dès 1964, au festival de la Libre expression organisé par Jean-Jacques Lebel. Mais ceci était alors une histoire marginale dont on ne saisissait pas encore l’importance.
ORLAN depuis, cet auto-enfantement de 1964, a construit une œuvre faite de coups d’éclats qu’on a pu croire seulement efficaces mais qui se déployant dans une incontestable cohérence et inventivité et subversion et souvent humour construit dessine un parcours exceptionnel, provoquant et novateur.
Pour en parler, je reçois charnellement, en ces temps virtuels, ORLAN qui est à l’instant devant moi. Elle porte les cheveux hauts et emportés vers le ciel comme des flammes jaune-or d’un côté et noir de l’autre, vous avez deux demi-lunes sur les tempes et une partie de votre visage a été sculptée par vous puisque et c’est l’origine peut-être de votre travail, votre corps vous appartient.
Lecture des textes : Andréa Brusque
L’art corporel de François Pluchart
Musiques :
- Snake In The Grass des The Black Angels
- Concerto Grosso no 1 de Alfred Schnittke/ chef d’orchestre : Heinrich Schiff et le Chamber Orchestra of Europe
Manifeste de l’art charnel de ORLAN
Musique :
- Spanish Gipsy Dance de Edmundo Ros & son orchestre
L’érotisme de Georges Bataille
Musique :
- Caryotype / Lightwave label signature
L’art africain aujourd’hui de Florence Bouvry (HAL)
Musique :
- Les percussions du Kouroussa
La Transverbération de sainte Thérèse
Musique :
- Caryotype / Lightwave label signature
Extraits :
- Le baiser de l’artiste à 5 francs (1977)
- Vidéo d’une opération d’ORLAN « Une œuvre en chair et en os » extrait d’une émission de Mireille Dumas du 24 juillet 1993
Chargée de recherche : Maurine Roy
En partenariat avec BeauxArts Magazine
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